ou
L'antimatière et la matière-fossile
L'antimatière est constituée d'antiparticules:
antiquarks, anti-électrons, antineutrinos.
Nous avons vu précédemment que toutes les
particules sont caractérisées par des propriétés
quantifiées par des nombres quantiques: Par exemple la charge
électrique Q et le nombre de spin J, mais aussi d'autres grandeurs
aux noms aussi ésotériques que le nombre baryonique B, le
nombre leptonique L, l'isospin T, l'étrangeté S, l'hypercharge
Y ou le charme C !
Une antiparticule est donc une particule de nombres quantiques opposés.
C'est en 1927 que Paul Dirac imagina (comme solutions
mathématiques à une équation qui porte son nom) l'existence
d'antiparticules. En 1932, l'américain Carl Anderson détecta
quelques anti-électrons (baptisés positrons car de charge
Q positive) parmi les particules produites par l'impact du rayonnement
cosmique sur l'atmosphère.
![]() Une supernova est une étoile massive qui termine sa vie en une gigantesque explosion qui émet en quelques semaines une lumière aussi puissante qu'une galaxie contenant plusieurs milliards d'étoiles. Une telle explosion crée une onde de choc dans le milieu interstellaire (rempli de gaz et de champ magnétique), et joue donc le rôle d'accélérateur naturel de particules chargées électriquement. L'analyse de ce rayonnement cosmique en altitude a été longtemps pour les physiciens le seul moyen pour étudier et découvrir de nouvelles particules. Il fallut attendre les années 1950 pour reproduire ce type de rayonnement très énergétique dans les accélérateurs. |
Revenons-en aux antiparticules:
Ainsi à chaque particule correspond une anti-particule
symétrique.
Ces antiparticules peuvent s'assembler; ainsi le 4 janvier
1996, Le CERN de Genève annonçait la fabrication de neuf
atomes d'antihydrogène.
Si une particule rencontre son antiparticule, leurs deux
masses se convertissent intégralement en énergie (de type
rayons gamma): c'est le phénomène de l'annihilation
que les physiciens peuvent reproduire dans les collisionneurs.
Il
s'agit d'ailleurs du seul phénomène où toute une masse
est transformée totalement en énergie selon la célèbre
formule d'Einstein E=mc2.
Cette énergie colossale dégagée par une telle rencontre
particule-antiparticule peut rapidement se retransformer en d'autres particules
massives: c'est le phénomène inverse de matérialisation
de l'énergie.
Cela explique pourquoi il n'y a pas d'antimatière
dans notre environnement de matière: toute trace d'antimatière
serait annihilée au moindre contact de notre monde. Il semble bien
d'ailleurs que notre Univers tout entier ne soit composé que de
matière.
Pourquoi l'Univers a-t-il opté pour une seule forme
de matière? la question n'est pas entièrement résolue
à l'heure actuelle.
Les astrophysiciens supposent que 10-32
secondes après le Big Bang, l'univers
entier n'était qu'un mélange symétrique (à
1026 degrés)
de quarks, de neutrinos et d'électrons et de leurs antiparticules
respectives. Il en résultait une suite ininterrompue d'annihilation
et de matérialisation baignant dans un bain de photons à
très haute énergie. Auncune matière n'aurait donc
dû émerger de ce chaos infernal si une symétrie parfaite
avait été respectée entre matière et
antimatière. Or une quantité infime de matière a survécu
à l'annihilation totale; une particule de matière pour un
milliard de couple particule-antiparticule annihilée!
Cette dissymétrie, heureuse pour nous, n'a été
possible que grâce à la "brisure de symétrie CP"
découverte en 1967 par Andreï Sakharov, le père
de la bombe H soviétique.
La conjugaison de C et P donne la symétrie CP:
les particules qui changent, après interaction, leurs nombres quantiques
conformément à la symétrie C et P devraient pouvoir
le faire dans les deux sens. Or justement cette symétrie CP n'est
pas respectée; ce qui équivaut à dire que matière
et antimatière n'ont pas exactement le même comportement!
Pour être plus exact, cette symétrie CP
est violée par une des 4 forces de l'univers, la plus mystérieuse
appelée
interaction faible.
Comment
imaginer un nucléon? (par Etienne
Klein)
Au centre de l'atome, au sein du noyau, on devine une sarabande de protons et neutrons. Collés ensemble par des forces puissantes, ils s'agitent violemment en tous sens. Dans chaque proton, dans chaque neutron, une autre danse : trois quarks, toujours trois, agités d'un mouvement formidablement rapide. Au cours de chocs d'une violence terrible, il arrive que l'énergie de ces quarks se transforme en matière; une paire de particules nouvelles jaillit alors : un quark et un antiquark. A l'inverse, quand un quark et un antiquark se rencontrent, ils se détruisent mutuellement et se transforment en énergie. Et ainsi de suite: quarks et antiquarks apparaissent, se rencontrent, disparaissent au cours de fugitives catastrophes qui se répètent incessamment. Curieusement, un certain ordre règne dans ce chaos frémissant : en effet, il y a toujours, en chaque proton, trois quarks de plus que d'antiquarks. |
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Les
autres familles de fermions
Notre tableau des 4 fermions + 4 antifermions est-il complet?
Pas encore...
Il existe en fait deux autres familles de fermions analogue
à notre famille u-d-électron-neutrino:
QUARKS | LEPTONS | |||
charge Q | Q = -1/3 | Q = +2/3 | Q = -1 | Q = 0 |
famille 1 | down = d | up = u | électron | neutrino
électronique |
famille 2 | strange = s | charm = c | muon | neutrino
muonique |
famille 3 | bottom = b | top = t | tau | neutrino
du tau |
Chaque lepton est associé à un neutrino
spécifique.
Les quarks ont été baptisés de nom
poétiques qui correspondent à leur "saveur". Rien
à voir avec le goût, mais les 6 saveurs des quarks caractérisent
l'influence de l'interaction faible sur eux.
Famille
2:
Famille
3:
Que
faut-il encore pour expliquer la matière?
Il nous manque encore une famille fondamentale de particules:
les bosons dont fait partie le photon, grain quantique de lumière.
Les bosons sont des particules très spéciales qui ne respectent
pas le principe d'exclusion de Pauli. Les bosons peuvent se superposer
dans le même état quantique contrairement aux fermions qui
sont individualisés dans l'espace.
Ces bosons sont de plus les particules médiatrices
des 4 forces fondamentales de l'univers: les interactions sans lesquelles
nos particules de matière ne pourraient pas se liées entre
elles.
Une fois définies ces 4 interactions fondamentales, nous aurons enfin tous les éléments qui constituent la théorie actuelle du Modèle Standard: cette théorie qui explique tous les phénomènes observables à l'échelle des particules...
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Les ultimes particules élémentaires
sont des snobinardes délurées:
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